Pompe à chaleur en copropriété : guide et conseils
par Panasonic 19-11-2025 Guide pratique
Si les pompes à chaleur ont massivement investi les maisons individuelles et s’imposent désormais largement comme des solutions de chauffage sobres, écologiques et performantes, ce n’est pas encore le cas pour les appartements en copropriété. En effet, nombreux sont ceux qui continuent à penser qu’il est compliqué, voire impossible d’installer une pompe à chaleur dans une copropriété, que ce soit dans le neuf ou l’ancien. Cette opportunité est alors rapidement souvent abandonnée alors qu’il est maintenant tout à fait possible d’installer des pompes à chaleur dans des immeubles résidentiels collectifs. Depuis longtemps déjà on peut installer des équipements individuels ou en cascade pour de petites résidences. Les fabricants proposent aussi désormais des pompes à chaleur nouvelle génération, de très haute capacité, pouvant assurer le chauffage de grand bâtiments collectifs neufs ou anciens avec des solutions écologiques et bas carbone. Dans le neuf, la RE2020 interdit, depuis le 1er janvier 2025, l’installation de solutions 100% gaz dans les logements collectifs.
On peut aussi se dire que se lancer dans une telle démarche peut être compliqué. Reconnaissons que choisir l’option pompe à chaleur pour un immeuble résidentiel d’ampleur nécessite un peu de rigueur dans le montage du dossier. Mais face à cela, les avantages sont tellement massifs qu’il devient dommage de ne pas l’envisager.
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A noter : il existe différentes technologies de pompes à chaleur, air-eau, air-air, ou eau-eau (géothermales). Pour des raisons de simplicité nous nous concentrerons ici sur les technologies les plus simples à installer et les plus accessibles : les pompes à chaleur air-eau et air-air.
1. Quel fonctionnement et quels types de pompes à chaleur pour la copropriété ?
Une pompe à chaleur fonctionne comme un réfrigérateur inversé : au lieu d’extraire la chaleur de l’intérieur pour la rejeter dehors comme le ferait un réfrigérateur, elle va extraire la chaleur de l’extérieur pour la diffuser à l’intérieur du logement.
Ce processus se fait en 5 phases : l’énergie thermique est d’abord captée dans l’environnement extérieur grâce à un fluide frigorigène qui circule dans un circuit fermé. Ce fluide, à l’état liquide, passe dans un évaporateur où il capte la chaleur de la source extérieure, et s’évapore, devenant un gaz. Ce gaz est alors aspiré par un compresseur qui le comprime, ce qui élève sa température et sa pression. Ce fluide chaud et sous pression passe dans un condenseur où il transfère sa chaleur au système de chauffage pour produire de l’eau chaude. En cédant sa chaleur, le gaz devient liquide, passe dans un détendeur qui abaisse sa pression et sa température, le préparant à recommencer un nouveau cycle.
L’intérêt de la technologie de la pompe à chaleur, c’est que si elle a besoin d’électricité pour alimenter le compresseur, l’énergie restituée s’avère bien supérieure à la consommation électrique. On parle alors de COP (Coefficient de Performance). Un COP de 5 signifie que la pompe à chaleur consomme 1 kWh et restitue 5 kWh de chauffage dans le logement. C’est ce qui en fait une solution particulièrement efficace et économique.
Souvent, le premier réflexe qu’on a en matière de pompe à chaleur est de se dire qu’elles sont essentiellement destinées à des habitats individuels, des maisons. Mais il est tout à fait possible d’installer des pompes à chaleur dans des immeubles collectifs. C’est même un excellent moyen d’améliorer leur performance énergétique, de réduire la facture de chauffage, et de décarboner ces mêmes logements.
Technologiquement il y a deux possibilités. On peut installer une pompe à chaleur par appartement : les modules extérieurs sont alors disposés en façade ou en toiture. On peut aussi choisir d’installer une pompe à chaleur collective qui alimentera tout le bâtiment. Longtemps cette possibilité a été mise de côté par les professionnels. En effet, jusqu’à récemment il n’existait pas de pompes à chaleur de très forte puissance qui puissent alimenter un immeuble entier de manière accessible. Et s’il était possible d’installer des pompes à chaleur en cascade, à savoir associer plusieurs systèmes pour additionner leurs puissances, ces dernières ne pouvaient être alors choisies que pour des petits immeubles. Ce n’est plus vrai désormais. En effet, grâce aux dernières innovations technologiques liées notamment à l’utilisation du fluide frigorigène R290 qui permet d’avoir des températures de départ d’eau de 75°C, les fabricants peuvent proposer des pompes à chaleur de forte capacité pouvant sans problème assurer le chauffage et l’eau chaude sanitaire d’immeubles résidentiels (neufs ou anciens) à des coûts acceptables.
2.Comment installer une pompe à chaleur en copropriété ?
Lors de la réception, il sera important de vérifier la conformité de l’installation avec le cahier des charges originel, de veiller à ce que les usagers soient formés à l’utilisation et la maintenance de base de la pompe à chaleur et s’assurer de son entretien régulier.
A noter : il est parfois nécessaire pour la copropriété de se faire accompagner dans certains cas par un bureau d’étude spécialisé.
Quelles sont les principales réglementations et obligations légales pour installer une pompe à chaleur dans un logement collectif ?
Comme pour toute installation dans des parties communes, le préalable incontournable est d’obtenir l’autorisation de l’assemblée générale des copropriétaires, avec un vote à la majorité absolue. Ledit projet doit aussi respecter le règlement de copropriété.
Si l’installation modifie l’aspect extérieur du bâtiment (avec par exemple une unité extérieure visible en façade ou en toiture), il faut obligatoirement faire une déclaration préalable de travaux en déposant un formulaire (CERFA 13404*07) auprès de la mairie, au moins 1 mois avant le début des travaux. Il faut aussi vérifier auprès de la mairie que l’équipement prévu est conforme au PLU local. En effet, selon les municipalités il peut y avoir des restrictions sur l’aspect, l’emprise au sol, la couleur ou encore la distance avec la limite de propriété.
Côté nuisances sonores, il faut respecter la réglementation sur les seuils de bruit admissibles (différente selon les communes : généralement 3 à 5 dB au-dessus du bruit ambiant).
En matière d’entretien, un contrôle biannuel des pompes à chaleur de 4 à 70 kW, annuel si plus de 2 kg de fluide frigorifique, doit être effectué par un professionnel certifié QualiPAC.
Toutes ces démarches sont importantes : une installation sans autorisation expose à la remise en état des lieux (dépose de la pompe à chaleur), ou à des sanctions prévues par le Code de l’urbanisme (amende, sanctions civiles ou pénales). De même, en cas d’incident, l’assurance peut refuser l’indemnisation si la PAC n’a pas été dûment déclarée et entretenue.































